Izas - Evasion et Notre Dame

Les températures remontant, je craignais qu'une année de plus je ne puisse aller à Izas. J'en entendais parler depuis si longtemps comme d'un site vraiment très beau typé "espagnol" : vautours et pins accrochés dans la falaise. Mais voilà que depuis le début de la semaine je grattais le pare brise de la bagnole pour aller au boulot... et ce détail n'avait manifestement pas échappé à Mr T.
Mardi je reçois donc un mail de sa part évoquant une éventuelle possibilité de poser un RTT pour aller grimper... Banco! De toute façon, pour aller à Izas, c'est maintenant où la saison prochaine.
Départ de Pau à 6h. On remonte la vallée d'Aspe omplètement bouchée et on débarque coté espagnol avec un ciel étoilé sans nuage. C'est quand même un vent polaire qui nous cueille au sortir de la bagnole et toujours la même question qui trotte au fond de la tète : pourquoi je viens me peler les miches à 7h du mat alors que je pourrais tranquillement aller bosser au chaud derrière mon ordi... non j'déconne!
Après une marche d'approche passablement laborieuse, nous découvrons le site : magnifique effectivement. Les vautours nichant entre les cascades, tournent par dizaines au dessus des falaises ocres.

Le doigt du campanal d'Izas veille sur les grimpeurs

Après une brève discussion avec un gars de la guardia civil habitué des lieux, nous renonçons à nous lancer dans "Histoire d'eau", la partie intermédiaire en placage assez raide lui semblant bien fin. Les possibilités sont nombreuses et nous choisissons "Evasion". La première longueur sans être très dure réserve une quinzaine de mètres en glace relativement pourrie et plaquée où les broches courtes sont de rigueur. J'hésite, je cherche par où passer, puis délicatement surmonte cette zone moisie. La suite est une belle langue de glace d'un mètre de large en glace sorbet : le top!

Dans la deuxième longueur d'Evasion, ambiance goulotte.

Sur la fin de L2 d'Evasion (photo Fred)

Il est 12h30 lorsque nous retrouvons le pied d'Evasion et après une pause graillou bien méritée, on se lance dans "Notre Dame". Les 2 premières longueurs sont entièrement comblées de neige. Les 2 dernières sont en glace bien pourrie. Les premières broches que je pose sont plus psychologiques qu'autre chose. Dans le deuxième ressaut il est carrément nécessaire de gratter 20cm pour pouvoir brocher sur de la glace saine. Quelques gouttes de sueur plus tard je sors des difficultés. Fred me rejoins quelques dizaines de minutes plus tard avec les bras explosés. Cette fois ci on a notre compte pour la journée. Descente en rappel, façon fil d'araignée jusqu'au pied de L3.

Fred installe le relais au pied de la longueur raide de notre dame

Retour au pied de cette même longueur, les bras éprouvés

Encore bien des possibilités au second étage...

Retour tranquillement au milieu des pins et des buis, toujours survolés par les vautours. Il faudra revenir, l'année prochaine sans doute...
Quelques photos de l'aspyrateur apprenti grimpeur par ici