Bolivia
Après 1 mois au Chili /Argentine, 1 mois au Pérou puis 15 jours de ski de rando sur les volcans chiliens, me voilà de retour sur mon continent fétiche! Au programme, 3 semaines de trek et grimpe en Bolivie dans la cordillera real!
Etape N°1 : Acclimatation
Départ de Toulouse à 19h et arrivée à la Paz à 16h heure locale, soit pas loin de 24h de voyage en 4 bandes : Toulouse, Madrid, Lima, Santa Cruz et enfin La Paz. C'est donc bien rincés qu'on arrive à notre hôtel. Ah, on me fait signe que non, l'hôtel n'est pas accessible! Tout le centre de la Paz est fermé pour cause de festival traditionnel annuel.
On charge donc nos 30 kg de matos sur la dos pour rejoindre à pied cette foutue auberge de jeunesse, mais s'était sans compté avec l'altitude : pause obligée tous les 50m pour cracher nos poumons.
Notre chambre a un avantage qu'on paiera très cher durant la nuit : une vue directe sur une des rues du défilé. On en profite un max en début de soirée, puis on pleure un peu jusqu'au milieu de la nuit où la musique s'arrete enfin ... pour laisser place à l'habituel trafic géré à coup de klaxon. Comment dire, on est pas super frais le lendemain.
1 journée à la Paz pour organiser la première partie de notre voyage puis on fuit l'athmosphère polluée de cette ville pour rejoindre les rives du lac Titicaca, Copacabana et l'ile du soleil. A 4000m, les vues sur les sommets enneigés de la cordillière royale depuis cette ile posée sur cette quasi mer intérieure (plus de 200 km de long) sont grandioses et on en profite pour repérer de loin les langues glaciaires descendant du sommet de l'Ancohuma, notre objectif de fin de voyage.
Traversée de l'ile par les crètes, où les criques rappellent plus celles de la corse que les rivages d'un lac glacé.
Le retour a Copacabana fait parti des petits moments qui font le piquant du voyage :
- à ma gauche une mama Bolivienne bien crados se met dans le cornet un fruit toute les 10 minutes et j'en connais pas un! Je craque et finis par lui demander comment s'appelle la patate qu'elle vient de s'enfiler : "Aricuma" et me propose d'en manger une. Ca s'epluche comme une patate, ca a la chaire d'une poire pas mure veinée de violet, ca pisse la flotte, c'est légèrement sucré et ça a un arrière gout de carotte!
- à ma droite un touriste anglais, très british, s'enduit les mains de gel hydroalcoolique et se les frictionne consciencieusement sans en oublier une partie, sans doute terrorisé par le risque d'etre exposé à une petite bactérie. Ah le choc des cultures! J'adore!
Festival traditionnel dans le centre de la Paz
Gueule de bois au lendemain du festival
Panorama sur l'Illampu et l'Ancohuma depuis l'ile du soleil
Rando sur le haut des collines de l'ile du soleil
Bolivienne en jupons et chapeau melon : tenue classique
Cochons et bain de soleil sur le plage sur fond de sommets glaciaires : une des vues improbables de Bolivie
Soirée à Copacabana
Etape N°2 : Condoriri
Après 2h30 d'attente en bord de route à attendre notre cuistot/muletier, on monte en tacos à notre premier camp de base. Le soir, Xav' et moi remarquons que ce que nous prenions pour une bosse de malformation au menton de notre cuistot n'est autre qu'un abscès de la taille d'un oeuf! Et pour nous ouvrir l'apetit, celui ci suppure, alors que notre bon cuistot nous prépare le repas...
Après le repas, Xav n'y tient plus et lui propose de le soigner. Je joue les assistant/traducteur pour Xav' durant les soins, et nous apprenons que cet abcès est là depuis 2 mois et qu'il ne fait que grossir! Burp, je sens que je vais tout poser si ça continue.
Le lendemain, Santos va beaucoup mieux et part à la rencontre des mules. 10h pas de mules, 11h pas de mules. A midi, Santos est de retour et nous annonce qu'il n'y aura pas de mules.
- Pas de mules à Midi? A quelle heure alors?
- Ah non non, pas de mules du tout. Ni aujourd'hui, ni demain!
- ... (gros blanc)
- ben non le muletier n'est pas là et il habite à 1 jour de marche
- (Grosse montée de colère) : Putain mais alors on est à 4400m, paumés au fond d'une vallée où personne ne passe avec plus de 30 kg de matos chacun, sans aucun moyen de transport ni moyen de communication, c'est ça?
- oui c'est ça.
Autant dire que là on était franchement abattus. Ca sentait le gros plan loose qui allait nous bouffer 3 à 4 j pour pas un rond! Et puis, sorti de nulle part, un berger de llama nous propose de nous fournir des mules pour le lendemain pour poursuivre notre marche! Incroyable, c'est aussi ca la magie de l'amérique du sud!
On enquille donc ce trek jusqu'au camp de base du Condoriri : ambiance lunaire garantie. Tout est minéral que ce soit coté montagne ou coté altiplano. Seul le lac titicaca au loin apporte une tache de couleur. Xav' morfle un peu plus à chaque passage de col et son acclimatation semble être son point faible au delà de 4800m.
Arrivés au camp de base, Xav reste dormir tandis que Fred et moi partons à 1h du mat pour le Condoriri. Après la remontée du glacier nous arrivons au pied de la goulotte au levé du jour. Trompés par une cordée qui semble marcher à plat sur l'arete sommitale et sûrement aussi par le manque d'oxygene, nous laissons une partie du matos au pied et commençons la voie. Malheureusement, si l'arete ne présente pas de difficulté, il nous parait trop risqué de progresser avec un seul pieu à neige. Nous poursuivons jusqu'à 50m du sommet, puis d'un commun accord rebroussons chemin.
Première jour de rando dans la cordillière royale
Ambiance lunaire à 4800m au passage du premier col
Dans la traversée jusqu'au Condoriri
Première vue sur le Condoriri
Avant dernier camp avant d'arriver au camp de base du Condoriri
Fraiche surprise au petit matin
Passage sous le glacier provenant du Condoriri
Descente du dernier col
Dernière crevasse avant d'arriver au pied du sommet
Coup d'oeil sur le bassin amazonien
Dans la goulotte
Sur l'arete
Journée exeptionnelle
Binouze à la Paz
Etape N°3 : Sajama
Xav' ayant repris le chemin du retour, nous poursuivons à 2 sur un objectif moins engagé que l'Ancohuma. Direction la frontière chilienne pour tenter de monter au sommet du Sajama. Conformément à notre demande, le bus nous jette à l'entrée du chemin menant au Sajama. Sauf qu'on avait pas bien compris qu'il n'y avait absoluement rien à cet endroit. Pas un troquet, pas une mob, rien. La zone! Petit moment de solitude, sur l'altiplano balayé par le vent, avant de se faire prendre par un tacos qui nous amène comme par magie au village!
Le village est... mort de chez mort! Les rues vides, le petit magazin de bouffe ouvert uniquement lorsqu'il est pas fermé (sic.). juste une petite mémé bolivienne qui est au petit soin avec nous.
Cette fois ci pas de mules, c'est nous les mules. Montée au camp de base avec les gros sacs puis nuit agitée dans la tente secouée par le vent. Le lendemain la montée au camp haut est tout aussi mouvementée. Juste avant d'y arriver, Fred semble au bout du roulot et le vent ne semble pas avoir l'envie de faiblir. Le lendemain ne sera pas une partie de plaisir, ni même la nuit à venir. le redescente s'impose.
Petit moment de solitude sur l'Altiplano, après avoir quitté le bus à l'entrée du chemin pour Sajama
Vue depuis le village de Sajama sur le sommet du même nom
Ambiance caliente, mais en doudoune tout de meme!
Mauvais signe : lenticulaires sur le Parinacota et le Pomerape
ouh ouh y'a quelqu'un?
Montée au camp de base du Sajama chargés comme des mulets
Camp de base
Détail du sommet
Petit soin du visage au biscuit sec en rentrant de notre tentative
Fred se tente le lyoph tartiflette...
Jus de fruit au marché de la paz
Encore une petite envie de pop corn?
Etape N°4 : El choro
3 jours avant de reprendre l'avion. Ca nous laisse le temps d'aller voir les Yungas, les montagnes humides au sud est de la Paz plus basses en altitude. Après la sécheresse intégrale de l'altiplano, ca nous fait une sorte de sasse de décompression avant de retrouver l'ambiance béarnaise!
Premier jour du Trek del Choro avant d'arriver en zone humide
Végétation exhubérante dans la forêt des Yungas
Petit coin de paradis sur le site buena vista en cours de marche
Ambiance jungle
Dernier petit dej dans la forêt
Regard sur le chemin parcouru depuis les sommets enneigés
Une dernière pour la route!